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ENSEIGNEMENT BILINGUE AU CANADA

Aperçu général

    Canada: un pays relativement jeune, fondé en 1867; avec une population d'environ 25 millions habitants. Le gouvernement fédéral comprend dix corps législatifs provinciaux, deux corps législatifs territoriaux et un parlement national situé à Ottawa. Le pouvoir politique est fortement décentralisé.

Trois groupes ethniques fondamentaux forment la majeure partie de la population: les Canadiens de souche (qui comprennent les Inuits ou Esquimaux et les Indiens), les Français et les Anglais. Ces groupes diffèrent radicalement par leur importance démographique, leur emplacement géographique et leur pouvoir socio-économique.

Canadiens d'origines britannique et française forment les groupes ethniques les plus importants du Canada avec 40% de souche britannique et 27% de souche française. Canadiens français et Canadiens anglais sont répartis inégalement sur le territoire.

Il y a environ 78 groupes culturels différents au Canada. Ils forment à peu près 33 % de la population globale. Reconnaissant les caractéristiques de la société canadienne, considérée comme 'mosaïque ethnique', le gouvernement fédéral a adopté des politiques officielles de bilinguisme et de multiculturalisme. Selon la loi sur les langues officielles (Official Languages Act) votée en 1969, "anglais et français sont les langues officielles du Canada au parlement comme au gouvernement et possèdent chacune un statut d'égalité de droits et de privilèges dans leur usage dans toutes les institutions du parlement et du gouvernement canadien".

Selon la nouvelle Charte canadienne des droits et libertés (Canadian Charter of Rights and Freedoms) de 1982, "l'éducation publique devra être, si possible, à la disposition du peuple dans chaque province en anglais et en français".

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Attitude face aux langues

Leurs revendications n'ayant pas été prises en compte par les anglophones, les Québécois français commencèrent à exiger un changement. Ceci culmina au cours des années 60 avec des actions concertées en termes politique et social, actions parfois militantes. Ces troubles sociaux sont connus sous le nom de 'la révolution pacifique' (the Quiet Revolution).

Après le soulèvement des Québécois français en faveur de l'égalité des langues, quelques anglophones s'inquiétèrent des relations franco-anglaises. Il y eut une prise de conscience dans la communauté anglaise - qui fut précipitée par la révolution pacifique - que le français était en train de devenir une langue importante utilisée dans la plupart des cercles de la vie québécoise et que, simultanément, l'anglais à lui tout seul ne pourrait assurer la prospérité économique et sociale de cette province.

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L'expérience de Saint-Lambert

Au début des années 60, afin de répondre à l'importance croissante accordée au français en tant que langue principale de la vie quotidienne au Québec et devant la montée de l'insatisfaction populaire face à la ségrégation linguistique qui séparait Canadiens français et anglais, un groupe de parents canadiens anglophones de la petite commune de Saint-Lambert, près de Montréal, commença à se réunir de façon informelle pour discuter de la situation. (Lambert & Tucker, 1972).

En septembre 1965, quelque deux ans après les premières réunions du groupe, le district éducatif local accepta de mettre en place, à titre expérimental, une classe enfantine comportant un programme d'immersion linguistique.

Objectifs de l'expérience de Saint-Lambert

    Les enfants devaient:

  • acquérir une bonne compétence du français parlé, lu et écrit;
  • atteindre un niveau normal dans toutes les matières y compris en anglais;
  • prendre en considération les traditions et cultures des Canadiens français ainsi que celles des Canadiens anglais.

    En bref l'objectif était de rendre les enfants bilingues et possesseurs de deux cultures sans perte de niveau dans les autres matières.

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Définition de l'immersion

L'enseignement en immersion se fixe comme objectif déclaré le bilinguisme et par conséquent relève de l'acception 'forte' du terme d'éducation bilingue.

 L'immersion, les classes de soutien et les approches progressives doivent se comprendre dans le sens 'faible' de l'expression d'éducation bilingue car ces méthodes sont destinées à l'enseignement d'enfants déjà bilingues; ce type d'enseignement n'a ni objectifs, ni contenu ou structures qui mèneraient au bilinguisme.

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Différents types d'immersion

    L'éducation en immersion est un terme général. Les programmes canadiens répondant à cette description d'enseignement en immersion diffèrent sur plusieurs points:

  • Age de départ; si l'enfant commence au stade des classes enfantines (maternelle ou plus tôt), on parle d'immersion précoce ('early immersion' en anglais, l'option la plus choisie). S'il débute à l'âge de 9-10 ans, on parle d'immersion retardée ('delayed or middle immersion' en anglais). Si l'immersion ne commence qu'au niveau du secondaire, on parlera d'immersion tardive ('late immersion' en anglais).
  • Proportion de temps passé en immersion; l'immersion totale débute normalement à 100 % de temps passé en contact avec la langue étrangère (l'unité sera la semaine par exemple). A l'issue de 2 ou 3 ans, cette proportion passe à 80% par semaine et ceci pendant 3 ou 4 ans pour terminer à environ 50 % à la fin de l'école primaire. L'immersion partielle consiste en une immersion proche de 50% du début à la fin de la scolarité maternelle et primaire.

    L'éducation bilingue en immersion a connu un essor rapide depuis 1965. Il y a actuellement environ 300 000 enfants canadiens parlant anglais, répartis dans environ 2 000 écoles d'immersion en français, soit environ 6% de la population scolaire totale du Canada.

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